Edouard Baer appelle à une prise de conscience en ce qui concerne toutes ces injustices remarquablement accentuées depuis plus d'un mois de confinement. «En tout cas, à travers les vasistas un peu pourries d'une chambre de gamin ou du palais d'un prince, le même printemps qui est là, provoquant avec ses lilas, avec des fleurs dont tu ne connais même pas le nom mais que tu devines et que tu regrettes», sourit-il. "Ce printemps, on va l'attraper avec les dents" C'est finalement la voix grave, mais pleine d'espoir qu'il encourage et remotive les troupes. «Puis ce printemps, tu sais que c'est pour bientôt (…), quand l'espace public sera rendu à tous, qu'on sera à nouveau peau contre peau, sourires contre sourires. (... Edouard Baer | Théâtre du 18 avr. 2019 au 1 juil. 2022 | Ticketmaster. ) Petit à petit, même lentement, ça arrive, ça monte, ça vient, ce printemps, on va l'attraper avec les dents», conclut l'acteur. Si l'on en croit les commentaires, ses mots semblent en tout cas être partagés par ses amis comédiens, acteurs et réalisateurs, tels que Guillaume Canet, Marina Foïs, ou encore Franck Dubosc.
C'est beau, inégal selon les performances, mais le plus souvent très réussi, toujours touchant. Le tout fait partie du Journal d'Arles, une œuvre collective en cinq épisodes dont le quatrième se jouera le 30 avril. Ménager les ego Il y a une vingtaine d'années, à Paris, Edouard Baer avait déjà inventé Le Grand Mezze, spectacle qui voyait se succéder amateurs et professionnels de la scène. Edouard baer 19 avril lavigne. Nommé « artiste associé » du théâtre municipal de la sous-préfecture des Bouches-du-Rhône pour la saison 2021-2022, le réalisateur et comédien a réitéré l'expérience en lançant un appel aux habitants des environs. Chaque veille des cinq Journaux d'Arles (le dernier est prévu le 26 juin au Théâtre antique), ils sont plusieurs dizaines à présenter leur numéro, qui ne doit pas dépasser les cinq minutes. Une vingtaine sont retenus, Edouard Baer faisant le show entre deux passages: « Pour moi, c'est aussi important que de présenter les Césars. » « Le public est spécialement bienveillant, mais, tout de même, se prendre une claque devant trois cents personnes, ça fait mal.
Une situation que tout le monde a vécue un jour ou l'autre, même si on ne fume pas. Le comédien en fuite est sur scène avec un régisseur souffre-douleur, confident, miroir. Mais c'est une performance d'acteur qu'Édouard Baer va offrir à cet autre public, apprivoisé celui-là: « Une prestation de haut vol qui donne le vertige. Edouard baer 19 avril 2000. […] Tout tient de l'exceptionnel d'un exercice de style qui tire sur le fil aussi précieux que fragile d'un spectacle à déguster comme la plus brillante des improvisations. » (Les Inrockuptibles) Et c'est vrai qu'il y a de l'improvisation dans la pièce, ce qui permet à l'auteur/acteur d'en changer le ton chaque soir. De Malraux au bar du coin, Édouard (Photo Pascal Chantier) Au fil de ses réflexions au coin du zinc (venu d'un spectacle qu'il a abandonné – « Je jouais Malraux dans le théâtre d'à côté, je n'y ai pas cru. » – il a atterri dans le décor du Dernier bar avant la fin du monde), « Il en appelle à ceux qu'il admire. Charles Bukowski ou Thomas Bernhard, André Malraux ou Jean Moulin, Romain Gary, dont il retient le courage, l'esprit, le talent… Jusqu'à la fascination pour la mort et le suicide.
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