Les moyens de l'administration > La notion de contrat administratif Certains arrêts parviennent à combiner la célébrité du principe qu'ils posent avec celle dont bénéficie tantôt l'une des parties, tantôt l'un des magistrats ayant eu à connaître de l'affaire. L'arrêt Société des granits porphyroïdes des Vosges est de ceux-là: les conclusions ont, en effet, été rendues par le futur chef du Front populaire, Léon Blum, et son apport à la définition du contrat administratif reste, encore aujourd'hui, déterminant. Dans cette affaire, la société des granits porphyroïdes des Vosges et la ville de Lille ont conclu un contrat pour la fourniture de pavés. Par des décisions du 01/06/1907 et du 20/11/1907, le maire de la ville a appliqué à la société les pénalités prévues par ledit contrat en cas de retard dans les livraisons pour un montant de 3 436, 20 francs. La société saisit, donc, le Conseil d'Etat afin d'obtenir l'annulation de ces décisions. Société des granits porphyroïdes des vosges espace. Le 31/07/2012, la Haute juridiction considère que la requête n'est pas recevable, car portée devant une juridiction incompétente pour en connaître.
Il ajoute que la jurisprudence est beaucoup moins extensive lorsqu'il s'agit d'un contrat, puisque selon les termes de Romieu, (conclusion de l'arrêt Terrier, 1903, CE), l'administration peut tout en agissant dans l'intérêt du service public, contracter « dans les mêmes conditions qu'un simple particulier et se trouver soumise aux mêmes règles comme aux mêmes juridictions ». Se trouve ainsi posé le principe que les contrats conclus dans l'intérêt d'un service public peuvent être soit administratif, soit de droit commun. Doc Du Juriste sur le thème arrêt Société des granits porphyroïdes des Vosges. Léon Blum considère que le critère du contrat administratif est la présence de clauses exorbitantes du droit commun (ex: résiliation unilatérale du contrat). La portée de la clause exorbitante n'est plus universel. Il faut que le contrat soit conclu par une personne publique et même dans ce cas, la clause ou le régime exorbitant n'est pas toujours déterminant. Pour les SPA, la clause est toujours déterminante. Pour les SPIC, elle n'est pas toujours opérante et enfin, pour tous les services elle n'est pas toujours nécessaire.
Dans cet arrêt le Conseil d'Etat s'oppose à la qualification de contrat administratif d'un contrat de fourniture pour les raisons qu'il « avait pour objet unique des fournitures à livrer selon les règles et conditions des contrats intervenus entre particuliers ». Le Conseil d'Etat est venu expressément consacrer cette veine jurisprudentielle ainsi que le terme de clause exorbitante de droit commun par le biais de plusieurs jurisprudences, comme par exemple celle du 30 janvier 1980 Ville de Paris, dans laquelle les juges du Palais Royal estiment que le fait que le contrat « comporte plusieurs clauses exorbitantes du droit commun [] confère au contrat dans son ensemble le caractère de contrat administratif soumis aux règles du droit public ». ]
Résumé du document Un marché de fournitures de pavés a été conclu entre la ville de Lille et un prestataire fournisseur (personne morale) chargé de la livraison. À raison d'un retard dans la livraison, la ville a appliqué une pénalité, par non-versement d'un certain montant du prix de la fourniture, et ce par décisions prises les 20 novembre et 1er juin 1907. Le cocontractant a saisi le Conseil d'État pour obtenir le paiement des sommes ainsi retenues. Devant le Conseil d'État, la question de la compétence du juge administratif se posait pour cette requête en paiement, dans le cadre d'un marché de fournitures passé entre une commune et un prestataire. Société des granits porphyroïdes des vosges paris. En particulier, il s'agissait de savoir si le contrat conclu de gré à gré par une personne publique, et dont l'objet portait exclusivement sur la fourniture/livraison de biens d'équipement, à l'exclusion de tous travaux à réaliser, était un contrat administratif dont le contentieux relevait de la compétence du juge administratif. Par décision rendue le 31 juillet 1912, le Conseil d'État rejette la demande en paiement de la société cocontractante.
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