En apothéose, j'extrais un pastel sec réalisé dans les carrières de Bibémus, d'une apparence très minimale, dans lequel Fabienne Verdier a été au plus loin dans le dépouillement. Les visiteurs restaient longtemps dans ce petit cabinet de dessins. Ils regardaient lentement chaque dessin, puis s'asseyaient dans le canapé pour jouir de la douce ambiance de ce refuge. La lumière cognait contre les volets, mais ne pénétrait que par intermittence. Ils décidaient alors de monter à l'étage, découvrir le story-board sur les ateliers de Fabienne Verdier. En sortant de la pièce, le visiteur découvre une nouvelle esquisse réalisée dans les carrières de Bibémus. Dans le couloir du premier étage, dans la pénombre d'où émerge cette fresque lumineuse blanche, deux histoires se font face, elles évoquent les différents ateliers nomades que l'artiste a aménagés au cours de sa carrière. Je choisis un texte de Jules Michelet écrit en 1867-1868 dans La montagne, pour introduire le récit: « Heureux qui, à la première heure de la grande métamorphose, aurait le sens et l'oreille pour entendre le début du concert de toutes les eaux, quand des milliers, des millions de sources se mettent à parler!
Ainsi, au fil des salles du musée, ce sont 6 temps forts qui seront proposés aux visiteurs, autant de moments qui permettent d'embrasser l'évolution et la richesse du travail de l'artiste... La dernière section de l'exposition sera consacrée à ses toutes nouvelles créations issues de son expérience du plein air sur les terres de Cézanne, où l'on verra pour la première fois comment l'artiste s'est confrontée à la Sainte Victoire et aux lieux cézanniens durant près d'une année. Plus d'infos en cliquant ici Au musée du pavillon de Vendôme Du 21 juin au 13 octobre 2019, l'Atelier nomade présente les techniques de travail de Fabienne Verdier. Dans ce lieu atypique du XVIIIe consacré à l'art contemporain, posé dans un jardin en plein cœur de la ville, on pourra voir "l'atelier nomade" de l'artiste, celui qui lui a permis de travailler "sur le motif", dans la nature même. On y verra aussi ses pinceaux aussi bien en poils de barbe de rat que de plume de coq... une salle entière sera consacrée aux dessins et gouaches réalisées au sommet de la montagne Sainte -Victoire; un film Walking painting fera mieux comprendre la complexité du processus de création de l'artiste.
Autour de la montagne Sainte-Victoire, Mont Venturi, étude n°09, 2018 Aix, Gouache sur papier, marouflée sur vélin d'Arches 46 x 69 cm Encadré: 62, 5 x 86 cm L'association des Amis du Musée Granet et de l'œuvre de Cezanne a choisi l'exposition rétrospective de l'œuvre de Fabienne Verdier pour acquérir en 2020, douze œuvres de l'artiste afin d'enrichir les collections du musée Granet avec des œuvres d'un artiste contemporain. Ces œuvres sont exposées au sous sol du musée Granet en parallèle de l'œuvre de Pierre Soulage: Sans titre tryptique horizontal. L'exposition du 21 juin au 13 octobre 2019, prolongée jusqu'au 05 janvier 2020 (avec 20 nouvelles œuvres) a présenté durant tout l'été les différentes facettes de l'œuvre de Fabienne Verdier ainsi que ses dernières créations, fruit de sa présence sur les hauts lieux cézanniens depuis une année. Le dernier temps fort de l'exposition est consacré à ses toutes nouvelles créations issues de son expérience du plein air sur les terres de Cézanne, où l'on verra pour la première fois comment l'artiste s'est confrontée à la Sainte Victoire et aux lieux cezanniens durant près de deux années.
Inscrivant ses pas dans ceux de Cézanne, elle installe son atelier nomade, près de 300 kilos transporté à dos d'homme et d'âne, sur les flancs de la Sainte-Victoire. "Je ne dormais plus, je cherchais une solution pour apporter mon propre regard, capter les forces à l'oeuvre sans peindre la représentation figurative de la montagne", se souvient l'artiste. A force d'immersion, Fabienne Verdier "accueille" les éléments qui s'associent à son geste et au pinceau. "Le vent, la pluie, la grêle cherchaient à construire des fractales dans la matière de ma peinture". Sur une toile, le mistral a creusé des crevasses dans la peinture. "Aller au motif, ça a été une vraie césure dans son oeuvre", ajoute Bruno Ely. L'artiste parle de "vraie révolution". Pour ses tableaux de la Sainte-Victoire, elle a choisi le noir. "J'ai voulu prendre les terres de la vallée de l'Arc" proche de la montagne, où dominent les ocres mais "j'ai dû tout détruire, on lisait plus dans le spectre du noir que dans l'illusion de la couleur".
L'histoire racontée dans le story-board se termine par l'évocation du travail filmique effectué avec les musiciens de la Juilliard School à New York et les quatuors à corde de l'Académie du Festival d'Aix, qui donnera la matière de l'exposition Soundtraces présentée à la Cité du Livre à Aix. AV Conception du projet, commissariat de l'exposition, rédaction du guide du visiteur, du dossier de presse et direction éditoriale du catalogue. Sur les traces de Cézanne Bruno Ely, directeur du musée Granet, commissariat général du projet. Musée du Pavillon de Vendôme Christel Roy, directrice Film Ghislain Baizeau, réalisateur Ned Burgess, directeur de la photo
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