C – Le décalage entre le réquisitoire et le ressenti de Meursault La satire de la justice fonctionne en raison de la distance établie entre l' accusé et ce qui est dit de l'accusé. Grâce au point de vue interne, le lecteur épouse le point de vue de Meursault et perçoit le décalage entre le réquisitoire (le portrait qui est fait de Meursault) et le ressenti de l'accusé. Le portrait qui est fait du criminel correspond si peu à Meursault que ce dernier est souvent obligé de le transcrire au style direct ( « Comme il le disait lui-même: »). Lorsqu'il utilise le style indirect aux lignes 24 à 36, il met plusieurs expressions entre guillemets pour montrer sa distance et son incompréhension face au vocabulaire employé: « maîtresse », « de moralité douteuse », « pour être sûre que la besogne était bien faite ». L étranger le procès texte le. Il précise même: « J'ai mis du temps à le comprendre, à ce moment, parce qu'il disait « sa maîtresse », et pour moi, elle était Marie. » Ce décalage entre la vision moralisatrice du Procureur et celle, simple et innocente, de Meursault met en valeur l' honnêteté de l'accusé.
Parfois, on les fait taire: "l'huissier, sur un signe du président, l'a emmenée et l'audience s'est poursuivie". Ils sont interrompus par le procureur, leur parole est hachée, déstructurée. De même, lorsque les témoins parviennent à s'exprimer, on ne retient que le négatif: "le lendemain de la mort de sa mère, cet homme prenait des bains, commençait une liaison irrégulière, et allait rire devant un film comique". Les témoins manquant de moralité, comme Raymond, ils sont utilisés contre Meursault. Raymond est accusé d'être "un menteur", "un souteneur" et Meursault est désigné comme son "complice". Le Procès de Meursault dans l’Etranger | Superprof. Tous ces éléments prouvent donc qu'il s'agit ici d'un procès à charge contre Meursault, lequel n'a aucune chance de s'en sortir. Meursault ne semble le comprendre qu'à la fin: "j'ai compris que les choses n'allaient pas bien pour moi". "Le Président" et "l'huissier" semblent dès le début aller dans le sens de l'accusation. Pourtant, le président se doit d'être impartial. Il "a déclaré qu'on ne lui demandait pas des appréciations mais des faits", sans vraiment écouter.
Le récit est à la première personne, il s'agit d'un regard subjectif car le narrateur interprète les actions des personnes observées: "d'une voix que j'ai trouvée vraiment émue". Cependant, les verbes de perception sont quasi absents dans ce passage, tout est raconté à travers la conscience de Meursault qui observe pour lui. L étranger le procès texte avec. Par contre, il rend compte de nombreux détails pouvant faire penser à des didascalies internes théâtrales. Ces détails concernent les gestes et vont du "signe", "petit signe", aux gestes grandiloquents: "le doigt tendu vers moi", "il s'est assis toujours dans le silence", "s'est alors retourné vers le jury". Ces gestes renvoient au procureur qui se met en scène de manière théâtrale, ce qu'Albert Camus exprime avec le rythme binaire: "s'est redressé encore, s'est drapé dans sa robe". L'avocat de Meursault, par contre, a moins de talent: "s'est écrié en levant les bras, de sorte que ses manches en retombant ont découvert les plis d'une chemise amidonnée". II Un échange argumentatif Cette scène de procès montre l'affrontement entre le procureur et l'avocat de Meursault.
Certaines de ces expressions vides de sens sont d'ailleurs incomprises par Meursault qui les transcrit entre guillemets. Le Procureur a recours à un ensemble de clichés et d'idées préconçues sur la psychologie présumée d'un criminel. Grand orateur, le Procureur maîtrise l'art de la rhétorique. Il sait attirer l'attention de l'auditoire avec des figures de style saisissantes. On relève par exemple une antithèse qui contraste l' « aveuglante clarté » des faits et « l'éclairage sombre » de la psychologie de Meursault. L’étranger, Albert Camus : analyse de l'extrait du procès. Il capte l'attention grâce à des répétitions emphatiques ( « Cet homme, messieurs, cet homme est intelligent ») et des questions rhétoriques ( « Vous l'avez entendu, n'est-ce pas? »). L'expression « aveuglante clarté « n'a pas été choisie par hasard par Camus. En effet, sans s'en rendre compte, le Procureur met le doigt sur la c ause réelle du crime: le soleil aveuglant qui a perturbé Meursault le jour du meurtre. Mais en utilisant cette expression au sens figuré, le Procureur passe à côté de la cause réelle du crime.
Résumé du document Plan détaillé (niveau Lycée) du commentaire composé du chapitre 4 consacré au procès tiré de L'Etranger d'Albert Camus. Sommaire I) La satire de la justice II) L'étranger à son procès Extraits [... ] Meursault est absent de son propre procès Rôle de la chaleur, liée à la mort Tout passe par la conscience de Meursault La plaidoirie de l'avocat est étrangère à Meursault, il ne sait même pas quand elle a commencé. Meursault = anti - héros. Conclusion: En définitive, nous pouvons dire que le personnage par qui passe toute la perception de la scène, Meursault, perçoit son procès en 'pointillés'. L'anti héros est ici représenté comme un homme sincère avec ses défauts et faiblesses. L'auteur livre ici une satire de la justice, un système dans lequel l'individu n'a plus sa place. L'Etranger, Camus : le procès (texte). [... ] [... ] Albert CAMUS, L'étranger Le Procès, Chapitre Partie II Introduction: Albert Camus (1913-1960), écrivain français, auteur de L'Etranger et de la Peste, fut un des principaux acteurs de la vie intellectuelle de l'après- guerre.
Le texte L'après-midi, les grands ventilateurs brassaient toujours l'air épais de la salle et les petits éventails multicolores des jurés s'agitaient tous dans le même sens. La plaidoirie de mon avocat me semblait ne devoir jamais finir. À un moment donné, cependant, je l'ai écouté parce qu'il disait: « Il est vrai que j'ai tué. » Puis il a continué sur ce ton, disant « je » chaque fois qu'il parlait de moi. J'étais très étonné. Je me suis penché vers un gendarme et je lui ai demandé pourquoi. Il m'a dit de me taire et, après un moment, il a ajouté: « Tous les avocats font ça. » Moi, j'ai pensé que c'était m'écarter encore de l'affaire, me réduire à zéro et, en un certain sens, se substituer à moi. Mais je crois que j'étais déjà très loin de cette salle d'audience. D'ailleurs, mon avocat m'a semblé ridicule. Il a plaidé la provocation très rapidement et puis lui aussi a parlé de mon âme. L étranger le procès texte sur. Mais il m'a paru qu'il avait beaucoup moins de talent que le procureur. « Moi aussi, a-t-il dit, je me suis penché sur cette âme, mais, contrairement à l'éminent représentant du ministère public, j'ai trouvé quelque chose et je puis dire que j'y ai lu à livre ouvert.
Des souvenirs qui lui reviennent lorsqu'il entend la trompette d'un marchand de glace. Il s'évade alors très rapidement et se remémore celui le rendait heureux: le ciel du soir, les robes de Marie,.. (l. 28). Cependant, Meursault comprend alors que cette vie n'est désormais plus la sienne ( l. 26) et qu'il n'aura sûrement plus jamais l'occasion de revivre ces moments qui le remplissait de joie. Malgré les souvenirs qui auraient normalement causé un sentiment de nostalgie, Meursault n'a souhaité qu'une seule chose: que le procès se finisse afin qu'il puisse dormir ( l. 30). Meursault apparaît donc comme un personnage étranger, qui ne ressent aucuns remords, aucune peur quant à son futur, et son éventuelle mort. Il n'intervient pas lors de son procès, n'essaye même pas de défendre lorsqu'on parle de son âme, mais laisse son avocat le faire. On ne peut savoir également si Meursault est satisfait ou non du travail de sa défense, car lorsqu'on lui demande si il est fier de son avocat, il acquiesce d'une manière absolument pas sincère (l.
Maison À Vendre Hoymille, 2024