Alors, plus que jamais, nous avons besoin aujourd'hui de directeurs de la formation pour tenir la cohérence et l'adaptabilité du système. L'ubérisation appelle de solides aventuriers de la formation. A propos de l'auteur: Stéphane Diebold a mis son expérience au service de l'innovation pédagogique et de la performance en entreprise, au sein de TEMNA dont il est le fondateur depuis 2003. Associatif, il a assumé des responsabilités dans une dizaine d'association, essentiellement formatives, aujourd'hui Président fondateur de l'AFFEN (Association Française pour la Formation en Entreprise et les usages Numériques).
Dans un contexte de plus en plus concurrentiel, la gestion des compétences (dont 30% deviennent obsolètes d'année en année) doit évoluer. La GPEC [2] est désormais la « gestion proactive de l'évolution des compétences ». Avec un apprenant au cœur des dispositifs, des outils et des modalités qui explosent (social learning, reverse mentoring, etc. ), le digital offre la possibilité d'un positionnement nouveau face à la formation, en favorisant l'autonomie des apprenants. Quid de l'uberisation? Avec une offre atomisée et pléthorique, une expérience utilisateur qui n'est pas toujours de qualité, le secteur de la formation remplit deux des trois critères qui le rendraient « uberisable », selon Antoine Amiel, fondateur de LearnAssembly. Deux sur trois, car la formation n'est pas un « produit » aisément standardisable, contrairement à un produit simple comme une course en taxi. Cependant, des acteurs se positionnent aujourd'hui, dans un contexte d'une offre difficile à quantifier ou à qualifier, comme des intermédiaires à même de supprimer les intermédiaires traditionnels.
Vécu cette semaine. Cela s'est passé à Nîmes mardi matin. Je me suis invité - en tant que chômeur (voir plus loin les raisons) - à une réunion d'information organisée par l'AFPA, en collaboration avec Pôle Emploi, au cours de laquelle nous ont été présentées 2 formations destinée aux techniciens bureau d'étude bâtiment. L'objet de ces sessions est de former les dessinateurs/projeteurs aux outils BIM ( Building Information Modeling): La technologie BIM est un processus qui implique la création et l'utilisation d'un modèle 3D intelligent pour prendre de meilleures décisions concernant un projet et les communiquer. Les solutions BIM permettent aux équipes de concevoir, visualiser, simuler et collaborer plus facilement tout au long du cycle de vie du projet. Il faut savoir que le marché de la formation professionnelle est gérée par la Région (comme le marché de la savonnette ou du papier toilette dans les lycées): c'est un marché à bon de commande donc le moins disant - pas toujours le mieux disant - emporte souvent le marché.
Le principe de l'ubérisation est donc simple. Chacun d'entre nous disposant d'un bien pouvant intéresser autrui peut le proposer, moyennant rétribution ou non, par l'intermédiaire d'une plateforme dédiée contenant des logiciels appropriés au traitement complexe de l'échange. Chacun d'entre nous peut donc être vendeur ou acheteur de quantité de produits et de services que l'on n'imaginait pas, il y a quelques temps, pouvoir faire rentrer dans un tel échange commercial. Les producteurs classiques de produits et de services se trouvent donc concurrencés sur leurs terrains protégés et perdent leurs monopôles. Les moyens et le travail liés à l'ubérisation Ubériser un service de taxi est facile et demande un matériel banal (outre la plateforme de gestion des services offerts et des demandes des clients). Il vous faut une voiture et le permis de la conduire, du temps disponible, l'inscription sur une plateforme de gestion de la demande et de l'offre de transport d'un lieu à un autre, et un Smartphone pour communiquer avec votre plateforme et vos clients affectés.
Cette nouvelle catégorisation conduit les RH à proposer des formations « uniques », adaptées aux besoins de chacun et qui rendent le collaborateur le plus autonome possible. Dans un contexte de plus en plus concurrentiel, la gestion des compétences (dont 30% deviennent obsolètes d'année en année) doit évoluer, la GPEC [ 2] Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences est désormais la « gestion proactive de l'évolution des compétences ». Avec un apprenant au cœur des dispositifs, des outils et des modalités qui explosent ( social learning, reverse mentoring, etc. ), le digital offre en creux la possibilité d'un positionnement nouveau face à la formation, en favorisant l'autonomie des apprenants. Quid de l'uberisation? Avec une offre atomisée et pléthorique, une expérience utilisateur qui n'est pas toujours de qualité, le secteur de la formation remplit deux des trois critères qui le rendraient « uberisable », selon Antoine Amiel, fondateur de LearnAssembly. Deux sur trois, car la formation n'est pas un « produit » aisément standardisable, contrairement à un produit simple comme une course en taxi.
Je ne suis pas un grand adepte de ce terme d'Ubérisation, parce que je pense que l'entreprise qui lui a donné son nom n'est pas autant significative du changement, pardon de la révolution qui est en train de se dérouler. Uber n'a fait que créer une coquille pour ceux que l'on appelait avant les « VTC ». Elle leur facilite la tâche pour les mettre en relation avec leurs clients. Mais n'est-ce pas cela cette révolution toute simple, les chauffeurs Uber ont encore besoin d'une voiture. AirBnb ne fait pas autre chose, les personnes qui louent leur appartement ou leur chambre ont encore besoin d'un appartement ou d'une chambre. Toutes ces plateformes ne sont que des sites de petites annonces à la « Le Bon Coin » spécialisés, elles mettent sur le marché un produit qui existait déjà mais qui avait du mal à atteindre sa cible. Il y a un domaine beaucoup plus intéressant à étudier, c'est celui de la formation. On nous a beaucoup parlé de la révolution des MOOCs, pourtant de la même manière ce sont des écoles qui mettent à disposition leurs cours.
« Comme on ne sait pas comment cela fonctionne, on a tendance à se mettre nous-mêmes la pression, on va rouler le plus vite possible et, finalement, prendre des risques » pour être sûrs d'être dans les bons critères d'attribution des courses, ajoute M. Pimot. « Un rapport entre deux eaux » « C'est un rapport entre deux eaux » qu'a rendu la mission, estime Bastien Charbouillot, membre de la CGT du ministère du travail. D'un côté, l'instauration d'un dialogue social, l'idée de négocier un revenu minimal à la tâche, d'améliorer les conditions de travail, etc. ; de l'autre, le maintien du statut d'autoentrepreneur. « Il y a une sorte d'accord global sur l'émergence d'un tiers statut qui ne dit pas son nom et la volonté de l'encadrer. C'est la construction d'un droit parallèle au droit du travail qui participe à la déconstruction de ce dernier et donne l'impression de réduire à néant notre travail de lutte contre le travail illégal. » Lire aussi Article réservé à nos abonnés La bataille des livreurs sans papiers de Frichti se poursuit aux prud'hommes Alors que l'Espagne, l'Italie, le Royaume-Uni, la Californie et, plus récemment, les Pays-Bas ont opté pour le statut de salarié des travailleurs des plates-formes – chauffeurs VTC et livreurs –, avec quelques nuances selon les pays, et après la résolution du Parlement européen du 16 septembre qui préconise « une présomption de salariat » pour ces travailleurs, « la France fait du quasi-surplace », estime Olivier Jacquin, sénateur PS de Meurthe-et-Moselle.
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