Cependant, après ses sages paroles, il essaie toujours de résonner son frère et qualifie la crédulité d'Argan comme une erreur dans laquelle il se trouve. Pour le convaincre, il évoque d'ailleurs les comédies de Molière sur la médecine. Ici, il y a un effet comique puisque la pièce jouée fait elle-même parti des œuvres de Molière. Autrement dit, Molière met en avant certaines de ses œuvres dans sa pièce ''Le Malade imaginaire''. Lignes 7 à 8: Il y a là encore un effet comique puisqu'Argan se met à insulter Molière de ''bon impertinent''. Le fait qu'Argan soit joué par Molière lui-même, crée un comique de situation: Molière s'insulte lui-même à travers son personnage. Argan estime tellement les médecins que s'en moquer parait inconcevable; il utilise d'ailleurs l'antiphrase ''je le trouve bien plaisant'' pour montrer qu'il trouve ça scandaleux. Il défend toujours les médecins en les qualifiant même ''d'honnêtes gens'', ce qui est comique ici, puisque les médecins présentés dans la pièce sont tous des charlatans.
Elle se place à ses côtés pour le seconder. Elle participe ainsi au jeu de l'initiation en appuyant les recommandations de Béralde: « Cela est vrai. Voilà le vrai moyen de vous guérir bientôt … » Elle aussi apaise Argan pour mieux le tromper. « Tenez, Monsieur, quand il n'y aurait que votre barbe, c'est déjà beaucoup, et la barbe fait plus de la moitié d'un médecin. » Argan, convaincu par Béralde et Toinette va se laisser faire et devenir le « héros » comique du divertissement final, ignorant à quel point il est manipulé. Et ainsi ce malade devenu médecin va laisser les jeunes gens se marier. 2 Le carnaval Le Malade imaginaire est une pièce écrite pour le carnaval de 1673. Le Carnaval est un moment de fête qui a lieu juste avant le début du Carême. Pendant le Carême, plus de viande ( Carne vale: la viande qui s'en va), on fait pénitence pendant 40 jours avant de fêter Pâques. Les fêtes du Carnaval sont l'occasion de faire, une dernière fois, les fous, de se déguiser et de braver les interdits.
N'oublions pas que la pièce de Molière est une comédie-ballet, un spectacle complet, où l'on danse et on joue la musique de Marc-Antoine Charpentier. « Marc-Antoine Charpentier, né à Paris en 1643 et mort à Paris le 24 février 1704, est un compositeur et chanteur baroque français. […]En 1672, Molière se brouilla avec Lully. Il proposa à Charpentier de remplacer ce dernier pour composer la musique de ses comédies-ballets au Théâtre-Français. C'est ainsi que Charpentier composa de la musique pour les entractes de Circé et d' Andromède, ainsi que des scènes chantées dans le Mariage forcé, puis Le Malade imaginaire. » Molière termine donc sa pièce par une fête. Des comédiens invités vont se mêler aux personnages de la pièce. Tous se déguisent et vont jouer une dernière farce avant la fin. Les spectateurs, mis dans la confidence par le jeu de la double énonciation, vont aussi s'amuser: « TOINETTE. - Quel est donc votre dessein? BÉRALDE. - De nous divertir un peu ce soir. Les comédiens ont fait un petit intermède de la réception d'un médecin, avec des danses et de la musique; je veux que nous en prenions ensemble le divertissement, et que mon frère y fasse le premier personnage.
Ce parallélisme illustre l'opposition entre les « discours » et les « choses= actes », entre la parole et l'action, entre la vue et l'ouïe. Il espère faire comprendre à son frère qu'il est sourd, aveugle, ignorant des agissements des médecins. Y arrive-t-il? Le « Hoy » d'Argan marque l'agacement, le manque d'arguments pour répondre. Il recourt une nouvelle fois à l'ironie avec « vous êtes un grand docteur » et se défend de son aveuglement par « à ce que je vois ». Uniquement disponible sur
C'est lui qui ne croit pas qu'un homme puisse en soigner un autre. Béralde ne croit plus que l'argumentation raisonnable puisse convaincre Argan, et, comme Toinette, il va organiser une « comédie » ou un « divertissement ». Argan va devenir, malgré lui, un personnage comique que manipule ce nouveau metteur en scène. Béralde prend ainsi l'initiative: « Mais, mon frère, il me vient une pensée… » Ce « mais », connecteur logique d'opposition, marque ici une rupture et une prise de décision soudaine. Béralde va, à partir de ce « mais », mener le jeu. Il organise l'initiation et calme les inquiétudes de l'initié qui veut devenir médecin. L'initiation est plus simple qu'il ne croit. L'instruction est rapide et point n'est besoin d'être très savant: « Vous êtes assez savant … vous apprendrez tout cela… On vous instruira en deux mots…. On vous instruira en deux mots, et l'on vous donnera par écrit ce que vous devez dire. Allez-vous-en vous mettre en habit décent, je vais les envoyer quérir. » Argan cède vite à son frère qui le conduit et le mène, comme une sorte de guide, vers son nouvel état.
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