C'est une sorte de « sacerdoce », explique Jean-Claude Pons. On administre, on rédige et traduit La Tour de garde et Réveillez-vous, les deux opuscules diffusés par les Témoins, dont les principaux rédacteurs siègent au collège central de Brooklyn (Etats-Unis). Les membres de cette « congrégation religieuse » sont logés, nourris, blanchis; on leur octroie un pécule (650 F par mois) leur permettant de subvenir à leurs besoins personnels. En échange, ils « donnent » une période de leur vie à la communauté. Le ton est lisse, la poignée de main cordiale, l'accueil aimable... Le ton ne monte que lorsqu'on évoque les accusations à l'encontre d'un mouvement qu'ils refusent de laisser appeler « secte ». Le refus des transfusions sanguines? Les Témoins de Jéhovah bénéficient aujourd'hui des nouvelles méthodes de « substitution » sanguine: « Ils s'inscrivent dans une démarche éthique fondée sur le respect et la promotion de la dignité humaine », dit la déclaration solennelle de leur assemblée plénière de juillet 1997.
Le maire a bien refusé une première demande de permis de construire pour un problème de largeur de porte, mais il n'a pu qu'accepter la seconde demande, parfaitement conforme. Vice-président de la commission d'enquête sur les sectes à l'Assemblée nationale, Rudy Salles confirme: "Les témoins de Jéhovah ont certes été reconnus comme une secte dans le rapport publié par l'Assemblée nationale en 1995 mais vous ne pouvez pas les poursuivre pour le dépôt d'un permis de construire parce qu'ils ne sont pas interdits par la loi. Ils sont poursuivis pour les tribunaux quand ils enfreignent la loi".
Je connais deux "frères" qui ont perdu leur travail à cause de ça», se plaint Estelle Rousseau, mère de famille alsacienne. Les deux jeunes Hollandaises qu'elle héberge ne comprennent pas cette hostilité: «Chez nous, c'est un culte comme les autres. » Certes, mais en attendant, on reste vigilant. A Villepinte, le journaliste est immédiatement repéré et dirigé vers le centre «presse». Puis il est cornaqué par un «enseignant» chargé de la communication. Le nôtre, Georges Paulin, cadre supérieur, père de quatre enfants, est un bel homme affable, mais très présent. «On dit fidèle, pas adepte, ça fait secte», précise-t-il avant de présenter un document de la Sofres qui montre que les fidèles sont des Français presque comme les autres, scolarisant majoritairement leurs enfants dans l'enseignement public (94%), menant une vie de famille harmonieuse et se «mélangeant» avec ceux qui ne croient pas au retour de Jésus sur terre ni à l'avènement d'un «nouveau royaume». Il raconte que l'essentiel du temps libre d'un Témoin est consacré au prêche, cette activité consistant à sonner chez des gens occupés à autre chose et à leur demander: «Vous connaissez Dieu?
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