Il impose la mise en place d'un plan de continuité pédagogique dès la rentrée comportant trois volets (organisation, pédagogique et numérique) sans même évoquer les moyens nécessaires à sa réalisation. Elévation du niveau général, égalité des chances, transformation de l'école inclusive, valeurs de la République, revalorisation insuffisante des personnels, l'orientation se confirme. Lors du lancement des GT du Grenelle, le ministre avait annoncé qu'il réunirait avant la fin de l'année scolaire les organisations syndicales afin de préparer la rentrée scolaire. Cette réunion n'est pour l'heure pas encore annoncée. Au final cette circulaire de rentrée constitue un florilège des éléments de la campagne de communication sans fin de Jean-Michel Blanquer.
Cela aura pour conséquence d'anticiper les réussites ou les échecs scolaires en confrontant de manière précoce les enfants à des attendus, des normes renforçant la logique de tri social de l'école. Les normes scolaires font office de « police » du développement des enfants, hiérarchisent les compétences qui sont attendues d'eux selon les domaines les plus spécialement rentables pour leur avenir scolaire et pour le monde de l'entreprise. L'école maternelle n'est plus une école à part entière avec ses objectifs propres mais devient une école pré-élémentaire. Il y a là la certitude de nourrir bien des échecs scolaires. SUD éducation rappelle à cette occasion que la circulaire de rentrée ne contient en ce qui concerne les pratiques pédagogiques que des « recommandations » qui par définition ne constituent pas des instructions. SUD éducation appelle en conséquence les personnels à continuer à exercer le plein usage de leur liberté pédagogique. SUD éducation continuera de s'opposer frontalement aux tentatives de mises au pas des personnels, et revendique la suppression des évaluations nationales imposées aux élèves, et aux personnels.
Parallèlement, nous poursuivrons une politique volontariste d'attractivité des établissements les moins favorisés. L'accueil de tous les élèves implique également que notre École soit réellement inclusive. En quelques années, un chemin considérable a été parcouru, et l'École de la République a su, une nouvelle fois, se transformer au service de ses élèves, avec plus de 380 000 enfants en situation de handicap accueillis et plus de 100 000 accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH) désormais recrutés. Nous pouvons être fiers d'avoir fait émerger un véritable service public de l'École inclusive. Ce service public sera consolidé à la rentrée 2021 avec l'achèvement du déploiement des pôles inclusifs d'accompagnement localisés (Pial) sur 100% du territoire et la poursuite de la revalorisation des conditions d'exercice des AESH. Une attention particulière devra être portée à la relation avec les familles, avec la mise en place systématique d'échanges avec les parents à l'occasion d'une nouvelle scolarisation, afin que la communauté éducative soit pleinement consciente des besoins de l'enfant.
Enfin, l'École se doit de veiller et de contribuer à la santé physique et psychique des élèves, grâce à l'investissement des professionnels de santé scolaire, des psychologues de l'éducation nationale, mais aussi des assistants sociaux. L'action de l'éducation nationale en la matière devra se concentrer notamment sur trois dimensions: d'une part, la réalisation des visites médicales obligatoires, afin de mieux détecter et prévenir les violences à caractère sexuel; d'autre part, l'accompagnement et le soutien aux élèves dont la santé psychique a été fragilisée par la crise sanitaire et ses conséquences; enfin, la réalisation de l'École promotrice de santé. Cette dernière dimension est essentielle, en ce qu'elle permet une approche globale de l'ensemble des actions menées au profit de la santé et du bien-être des élèves: conseil, visites médicales, éducation à l'alimentation, etc. "
La rentrée 2021 devrait intervenir dans des conditions sanitaires plus favorables et permettre de retrouver des modalités d'enseignement dans des conditions aussi normales que possible pour tous les élèves et les professeurs, espère le ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports. En pratique, sous réserve de la situation sanitaire locale, les cours devraient reprendre en présence pour tous les élèves. « Nous devons toutefois continuer à nous préparer à toutes les éventualités à l'échelle des politiques académiques », prévient Jean-Michel Blanquer. Toutes les écoles et tous les établissements mettront donc en place un plan de continuité pédagogique sur la base des plans déjà publiés au niveau national, pour assurer la continuité des apprentissages dans l'hypothèse où la circulation particulièrement active du virus ou toute autre situation obligerait à prendre des mesures ciblées (fermeture ponctuelle ou réduction de la jauge des élèves accueillis). Ce plan devra comporter un volet organisationnel, un volet pédagogique et un volet numérique.
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