Par Publié le 27/05/2022 à 11h28 Mis à jour le 27/05/2022 à 16h53 Entrée en fonction mi-mai dans un contexte de forte inflation, Élisabeth Borne a fixé trois priorités, en commençant par le pouvoir d'achat À l'issue de la réunion avec son gouvernement ce vendredi 27 mai, la Première ministre Élisabeth Borne a annoncé que « le pouvoir d'achat » était « la première des urgences des Français ». L'objectif de la réunion, en plein pont de l'Ascension, était de définir les « feuilles de route des différents ministres et de partager la méthode gouvernementale », avait annoncé le cabinet de la nouvelle hôte de Matignon. À quelques semaines des élections législatives, déterminantes pour savoir si Emmanuel Macron aura la capacité de gouverner, quelles sont les priorités du gouvernement? Sans surprise, Élisabeth Borne s'accorde sur les priorités fixées par le président, lors du premier Conseil des ministres qui s'est déroulé le lundi 23 mai, et ce, en dépit de la période de réserve. Le chef de l'État avait rappelé que les « priorités » du gouvernement étaient l'éducation, la santé, l'écologie et le pouvoir d'achat.
Deux jours plus tôt, c'était Jean-Luc Mélenchon qui présentait son plan « Robin des bois » pour le pouvoir d'achat, au titre de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes): augmentation du smic et des retraites, revalorisation des salaires, blocage des prix des produits de première nécessité, encadrement des loyers. Lire aussi: Attaquée sur sa crédibilité économique, la Nupes présente son plan d'urgence pour le pouvoir d'achat Dans ce contexte, l'exécutif entend se montrer à l'offensive, sans pour autant pouvoir faire avancer son agenda législatif faute d'avoir un Parlement en session. Les consultations avec patronat et syndicats permettent d'afficher une équipe en mouvement. « Le gouvernement gère le ministère de la parole », poursuit Frédéric Dabi, qui voit même dans la piste de l'assouplissement des sanctions contre les petits excès de vitesse un « enjeu de pouvoir d'achat ». Il souligne, toutefois, le décalage entre les déclarations quasi quotidiennes sur le sujet et l'absence d'actes concrets, au risque qu' « une petite musique de l'inaction ne s'installe ».
l'essentiel Le pouvoir d'achat, la santé et le climat sont les trois «urgences» auxquelles doit s'atteler le gouvernement Borne, qui pour l'heure n'emporte pas la confiance des Français selon un sondage Odoxa. La nouvelle Première ministre organisait hier le premier séminaire de son gouvernement à Matignon. Un rendez-vous important pour Elisabeth Borne qui doit désormais asseoir son autorité sur certains ministres de poids, comme Bruno Le Maire (Économie) ou Gérald Darmanin (Intérieur) qui n'étaient que ses collègues il y a moins d'un mois, tenir compte de la délicate période de réserve de la campagne législative qui empêche les ministres de communiquer librement et, aussi, gérer la très encombrante affaire Abad, du nom du ministre des Solidarités, transfuge des LR, accusé de viols. "Répondre aux urgences des Français" Pour couper court aux questions gênantes sur cette affaire, l'arrivée des ministres à Matignon n'a pas été filmée par les journalises, de peur sans doute qu'ils soient interpellés sur le sujet.
À l'issue du séminaire, Elisabeth Borne a fait une très sobre déclaration à la presse sur le perron de Matignon. « Les premières semaines de notre action doivent être consacrées à répondre aux urgences des Français », a plaidé la Première ministre à l'issue de deux heures de réunion. Entrée en fonction mi-mai dans un contexte de forte inflation, Elisabeth Borne a ainsi fixé trois priorités, en commençant par le pouvoir d'achat, qui donnera lieu, si la majorité remporte les élections, à des mesures dès la reprise des travaux parlementaires après les scrutins des 12 et 19 juin. « Nous sommes convenus qu'il ne devait y avoir ni oubliés ni angles morts. Outre les retraités, les salariés, les indépendants, les agents publics, j'ai demandé à mes ministres d'avoir une attention particulière pour les étudiants », a souligné Mme Borne, la jeunesse ayant été un thème de campagne d'Emmanuel Macron. Alors que les hôpitaux font face à une pénurie de personnels, la Première ministre a assuré avoir demandé aux « ministres concernés » de lui « faire des propositions très rapidement pour prendre des mesures efficaces pour l'été ».
Pourtant, cette première semaine au pouvoir a déjà été marqué par des couacs. Lundi dernier, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire avait réuni le MEDEF, la CPME, l'U2P (Union des entreprises de proximité) et d'autres organisations patronales à Bercy pour évoquer les effets de la crise sur l'économie tout en demandant aux entreprises qui "le peuvent" d'augmenter les salaires sans avoir invité les syndicats. Ce qui n'a pas manqué de susciter des critiques dans les centrales. Pouvoir d'achat: Le Maire exhorte les entreprises "qui le peuvent" à augmenter les salaires, les patrons sur la réserve Finances publiques: la voie étroite du gouvernement Les deux longues années de pandémie ont amené le gouvernement a déployé "le quoi qu'il en coûte" pour limiter la perte de revenus des entreprises et des ménages en France. Résultat, la dette publique a atteint 113% du produit intérieur brut (PIB) tricolore à la fin de l'année 2021. Lors de la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait promis de revenir en dessous du seuil de 3% de déficit d'ici 2027 mais la voie pour y parvenir semble très étroite.
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