« L'innovation entraîne de la destruction créatrice, ce qui nécessite parfois que les gens changent d'activité. Sans flexibilité, il est plus dur d'expérimenter et d'échouer. Il faut, d'un autre côté, que les gens puissent passer d'un job à un autre, c'est le volet sécurité avec la formation », explique l'économiste, pour qui l'éducation est aussi centrale. Plus qu'apprendre des choses, elle doit « apprendre à apprendre » afin que tout le monde puisse s'adapter au cours de sa carrière. Macron et les retraites La France fait figure de contre-modèle. « On a combattu l'inégalité uniquement par la redistribution et l'impôt. C'est pour ça que la mobilité sociale est mauvaise. Si vous le faites aussi par l'éducation, cela permet de le faire un peu moins par l'impôt et donc de stimuler l'innovation et la croissance. » De ce point de vue, « ce que fait Macron en ce moment me paraît aller dans la bonne direction », juge l'économiste. Gatsby, c'est un livre, des films... et un concept économique. Avec deux bémols. La réforme des retraites doit, selon lui, permettre de retarder l'âge effectif de départ en retraite mais sans augmenter l'âge minimum de départ à 64 ans, car cela pèse davantage sur ceux qui ont travaillé très longtemps et favoriserait les cadres entrés tard sur le marché du travail.
En résumé, plus vous vous trouvez dans un pays où les inégalités sont élevées, plus il est probable que vos revenus soient similaires à ceux de vos parents. La conclusion serait donc qu'en combattant les inégalités de revenus, on favorise la mobilité sociale intergénérationnelle. Les données sur la mobilité intergénérationnelle sont très limitées, mais ce que plusieurs études démontrent est que les États-Unis, le Royaume-Uni et la France offrent une faible mobilité, alors que les pays Nordiques (Scandinavie) présentent une meilleure mobilité. Courbe de gatsby le magnifique pdf. Lorsqu'on décompose les chiffres de mobilité des Américains et Britanniques et qu'on les compare à ceux des pays Nordiques, on constate que l'écart de mobilité est le plus grand pour le premier quintile de revenu (les plus pauvres). Autrement dit, le problème est que les Américains les plus pauvres ont une mobilité moindre aux États-Unis versus les pays nordiques, alors que les autres quintiles ont une mobilité similaire à celle des pays Nordiques.
Quant à la progressivité des taxes et impôts, les Etats-Unis sont un pays ayant un système fiscal très progressif (faible utilisation des taxes de vente et taxes d'ascise, voir ceci). Le niveau de redistribution des États-Unis est le plus faible de l'OCDE, mais cette variable n'est pas corrélée avec la mobilité sociale. La dernière explication valable serait que la différence de qualité entre les écoles de milieux défavorisés et celles auquelles les riches ont accès est plus grande aux États-Unis qu'ailleurs, mais cela est difficile à mesurer. Les revenus des plus riches finalement sans impact sur les inégalités ? - Culture Patrimoine. Quant à la première question énoncée précédemment, les enfants d'Américains ayant les revenus les plus élevés en viennent aussi à obtenir des revenus élevés parce qu'ils ont la chance de fréquenter les mêmes universités élitistes, très sélectives, très coûteuses et très subventionnées, qui mènent aux revenus les plus élevés par la suite (voir ceci). Ainsi, l'intervention du gouvernement Américain dans l'éducation fait augmenter les frais de scolarité et favorise une forme d'élitisme qui nuit à la mobilité sociale et accentue les inégalités.
Économie Exclusif. Le professeur au collège de France dévoile sa démonstration sur la croissance et les inégalités présentée à l'Eurogroupe. Recettes de l'anti Piketty. Philippe Aghion, économiste français, enseigne l'économie des institutions, de l'innovation et de la croissance au Collège de France. Il a conseillé Emmanuel Macron pour bâtir son programme économique. © leemage Il a beau être professeur au Collège de France, Philippe Aghion a dû trouver son cours de jeudi un peu particulier. L'économiste spécialiste de la croissance et de l'innovation, reconnu pour son expertise au niveau international, avait été invité à intervenir devant… les ministres des Finances de la zone euro, réunis à Luxembourg! Un quart d'heure environ d'une présentation érudite, suivie d'une séance de questions-réponses, en début d'après-midi, loin de quelques idées reçues bien ancrées en France. Le thème? Le déclin du rêve américain. « Renforcer la croissance inclusive ». Traduire: comment stimuler la croissance économique sans pour autant creuser les inégalités.
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