Aujourd'hui, près de 13 de ses toiles se sont vendues à plus d'1 millions d'euros! Le sourire n'a pas de prix… à moins que ce ne soit celui de Yue Minjun. L'exposition » L'Ombre du Fou Rire » à la Fondation Cartier Du grotesque, du gigantesque, du sympathique, de l'effrayant, des couleurs vives, des personnages à la chair rose vif et au sourire figé dans un énigmatique sens… Voici les toutes premières impressions en pénétrant dans l'espace de la Fondation Cartier. Un peu perdue au milieu de ces immenses toiles qui hurlent de rire (pardon pour le jeu de mot mais c'est trop bon) leurs regards ironiques sur la Chine moderne et la condition humaine de nos sociétés contemporaines en voie d'uniformisation. Mort de Ray Liotta : son fou rire mémorable face à José Garcia et Antoine de Caunes. 40 tableaux et croquis dont certains exposés aux yeux du public pour la première fois. Une jolie plongée dans l'univers de Yue Minjun pour cette première rétrospective de son oeuvre en Europe. La Fondation Cartier nous offre une belle découverte de cette facette de l'art contemporain chinois.
C'est dans la communauté d'artistes du village du Yuanmingyuan, près de Pékin, au début des années 1990, qu'il commence à définir son style ainsi que les contours de son principal sujet: le rire. Au même moment se développe en Chine un nouveau courant artistique dont Yue Minjun a souvent été considéré comme un des principaux représentants, le « réalisme cynique ». Marqués par un climat social tout à fait différent de celui des années 1980 et par l'ouverture de l'économie chinoise au marché mondial, ces jeunes artistes rompent à la fois avec le « réalisme socialiste » et avec les avant-gardes. Ils portent un regard plus acerbe et moins idéaliste sur leur environnement: « C'est pour cela que le fait de sourire, de rire pour cacher son impuissance a [une grande] importance pour ma génération1 », dit Yue Minjun en parlant de ses débuts. L’Ombre du fou rire. L'exposition présente un choix d'oeuvres réalisées au début des années 1990. Ces toiles, parmi les premières de Yue Minjun, ont été rarement exposées et sont pourtant très importantes dans son oeuvre, tant elles témoignent d'une recherche et d'une définition progressive de son style.
L'homme au fou rire, nous le connaissons tous. Car dans les années 2005-2010, temps de la grande spéculation internationale sur l'art contemporain chinois, ses autoportraits hilares étaient des icônes! Mais il a aussi les yeux fermés, signe d'intériorité et de réflexion sur lui-même, sur l'homme, sur la société. Le fou rire est certes sa signature en peinture, mais l'artiste parle de bien d'autres choses. L’ombre du fou rire de Yue Minjun à la Fondation Cartier : Une iconographie chinoise flippante. À partir de sa culture profondément chinoise il va à la recherche d'un public très vaste aux autres références. Le fou rire est ce premier point commun de l'émotion et du dialogue, puis vient le reste, la peinture d'histoire, le retour aux grands maîtres. Il est le représentant d'une génération dite réaliste cynique, plutôt résistante et humaniste. La Fondation Cartier a fait un remarquable travail pour présenter l'évolution de son travail sur une trentaine d'années. Un titre tout en subtilité. Lorsque Yue Minjun sort de son école des Beaux Arts, il se retrouve dans un quartier Bohème de Pékin avec d'autres artistes.
Maison À Vendre Hoymille, 2024