Constitué de plusieurs bénévoles, le collectif opère aux abords du centre, distribuant aux réfugiés des collations et des boissons chaudes. Cependant, le 16 février dernier, le collectif a dû changer subitement ses habitudes, prié par des policiers de ne pas opérer la distribution du jour. Une interdiction qui aurait semble-t-il fait suite à un document émanant, selon la police, de la préfecture, et listant plusieurs endroits dans Paris où le collectif humanitaire n'a désormais plus le droit d'œuvrer au profit des personnes en difficulté. La distribution de nourriture se voit donc subitement interdite. Porte de la Chapelle : « Nous arrêtons la distribution de petits-déjeuners car la situation est explosive ». Des tentatives évidentes de découragement Aujourd'hui, si la préfecture a assuré au collectif qu'aucun arrêté n'avait été officiellement pris afin de leur interdire la distribution de nourriture, les bénévoles continuent de se heurter dans les faits à une autorité hostile. Financé par une cagnotte solidaire qui leur permet d'acheter la nourriture distribuée, le collectif déplore le manque de coopération des forces de l'ordre.
POUR AGIR -participer aux distributions en s'inscrivant sur –> Planning des distributions -faire des dons alimentaires ou autres en contactant le collectif -participer à la cagnotte en ligne –> La cagnotte
Tout ça est usant. Vous évoquez aussi un climat de tensions voire de violence sur le terrain… C. B. : Oui, la tension est de plus en plus palpable. La cohabitation avec les toxicomanes est très difficile. La solidarité réprimée. Ils sont revenus très vite après l'évacuation de la « colline du crack » de La Chapelle et ils viennent pour les petits-déjeuners. Ils ne font pas toujours la queue, ils sont agressifs… Il y a des couteaux qui circulent… Ça génère d'énormes tensions avec les migrants, qui sont à bout, et avec nous. Et puis, pour ne rien arranger, un certain nombre de pseudos soutiens aux migrants passent beaucoup d'énergie à dénigrer le travail des collectifs et des personnes qui viennent en aide, par exemple en racontant qu'on se fait de l'argent sur leur dos, alors que nous sommes tous bénévoles! Tout ça pèse beaucoup sur le climat. Nous avons officiellement demandé à la Ville d'assurer la protection des personnes qui continuent d'être sur le terrain. Y a-t-il eu vraiment un décès de migrant la semaine dernière près de votre centre?
Les migrants n'ont parfois que nous comme interlocuteurs. Il y a une confusion très grande, ils pensent que nous représentons l'État, ils nous demandent des démarches administratives auxquelles nous ne pouvons pas répondre. Se nourrir, se laver, dormir, sans parler des questions de papiers… tout est de plus en plus compliqué. On assiste à un harcèlement policier très fort. Collectif solidarite migrant wilson | LeJSD. Les gens sont réveillés plusieurs fois dans la nuit par les forces de l'ordre qui les font partir de là où ils essaient de dormir. On a eu plusieurs témoignages de migrants qui nous disent qu'on les gaze. En ce moment, on leur prend aussi leurs chaussures. Et puis on a dû se bagarrer en pleine canicule avec la Mairie de Paris pour faire rouvrir deux points d'eau. En plus, on vient de subir à nouveau un piratage qui a abouti à l'effacement de nos plannings en ligne, qu'on a heureusement réussi à rétablir. Nous venons aussi d'essuyer une nouvelle série de messages haineux de la part de l'extrême droite sur les réseaux sociaux.
Maison À Vendre Hoymille, 2024