D'ailleurs, Baudelaire se présente comme étant complètement passif durant les deux premières strophes, son sang étant la seule chose mouvante. Il ne fait que « tâte[r] » (v. 4) et constater sa vie le quitter. Deux termes évoquant la fatigue apparaissent aussi aux vers 10 et 12 (« endormir » et « sommeil »); Baudelaire décrit ainsi une léthargie intense dont il ne peut qu'être le spectateur. B. L'horreur et la terreur qui en découlent En remarquant son état progressif de décomposition, le poète est pris d'une « terreur » (v. 10) lui faisant avoir des visions d'horreur: des « créatures » (v. Le soleil, poème de Charles Baudelaire - poetica.fr. 7) se désaltèrent sans vergogne de son sang, à l'instar des « cruelles filles » (v. 14) qui, pire encore, le piègent avant sur un « matelas d'aiguilles » (v. 13) prétendant accomplir l'acte d'amour, avant de le transpercer et de s'abreuver de son sang. De cette horreur transpire un lyrisme tout de même prégnant à travers ce mal de vivre propre au spleen baudelairien, cette mélancolie ne trouvant son salut que dans la beauté.
La servante au grand cœur dont vous étiez jalouse, Et qui dort son sommeil sous une humble pelouse, Nous devrions pourtant lui porter quelques fleurs. Les morts, les pauvres morts, ont de grandes douleurs, Et quand Octobre souffle, émondeur des vieux arbres, Son vent mélancolique à l'entour de leurs marbres, Certe, ils doivent trouver les vivants bien ingrats, À dormir, comme ils font, chaudement dans leurs draps, Tandis que, dévorés de noires songeries, Sans compagnon de lit, sans bonnes causeries, Vieux squelettes gelés travaillés par le ver, Ils sentent s'égoutter les neiges de l'hiver Et le siècle couler, sans qu'amis ni famille Remplacent les lambeaux qui pendent à leur grille. Lorsque la bûche siffle et chante, si le soir, Calme, dans le fauteuil je la voyais s'asseoir, Si, par une nuit bleue et froide de décembre, Je la trouvais tapie en un coin de ma chambre, Grave, et venant du fond de son lit éternel Couver l'enfant grandi de son œil maternel, Que pourrais-je répondre à cette âme pieuse, Voyant tomber des pleurs de sa paupière creuse?
Et nous alimentons nos aimables remords, AU LECTEUR --Et le ver rongera ta peau comme un remords. REMORDS POSTHUME A travers ma ruine allez donc sans remords, LE MORT JOYEUX Où comme des remords se traînent de longs vers SPLEEN Va cueillir des remords dans la fête servile, RECUEILLEMENT Dieu, touché de remords, avait fait le sommeil; LE VIN DES CHIFFONNIERS O Bacchus, endormeur des remords anciens! Poème sommeil baudelaire pour. FEMMES DAMNEES Un lit que le remords n'a jamais fréquenté. LES DEUX BONNES SOEURS Et, pleine de remords et d'horreur, et livide, FEMMES DAMNEES
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